Le Lundi de Théo et Amandine
Le soleil léchait à peine les crêtes du Luberon quand Théo et Amandine quittèrent le gîte "Chez mon cousin Marius", à La Bastide-des-Jourdans. Marius, les yeux rieurs, leur avait glissé un panier rempli de figues et de lavande, "pour parfumer votre journée", avait-il dit.
Leur vieille 2CV ronronnait sur les routes sinueuses, avalant les kilomètres comme un chien gourmand. Forcalquier, ce lundi matin, était une symphonie de couleurs et de senteurs. Les étals du marché débordaient de melons gorgés de soleil, de fromages de chèvre parfumés au thym, de bouquets de lavande et de tissus chatoyants. Théo et Amandine se perdaient dans cette foule joyeuse, goûtant à chaque saveur, humant chaque parfum, écoutant les accents chantants des marchands.
À midi, l'appétit aiguisé, ils grimpèrent jusqu'à Reillanne, un village perché sur une colline, offrant une vue imprenable sur la vallée. Un petit restaurant, à l'ombre d'un platane centenaire, leur offrit une cuisine simple et savoureuse : une omelette aux herbes de Provence, un lapin à la moutarde, une tarte aux abricots. Le vin rosé coulait comme une rivière fraîche, chassant la soif et emplissant les cœurs de gaieté.
L'après-midi, ils prirent la direction de Rustrel, où les ocres du Colorado Provençal les attendaient. Le paysage se métamorphosa, les collines se teintèrent de rouge, d'orange, de jaune, sculptées par le vent et la pluie. Théo et Amandine se sentaient comme des explorateurs, perdus dans un désert de couleurs, émerveillés par la beauté sauvage de cet endroit.
Le soleil commençait à décliner quand ils reprirent la route du gîte. Marius les attendait, une table dressée sous les étoiles, illuminée par la douce lueur des bougies. Le dîner, préparé avec amour, était un festin de saveurs provençales : une soupe au pistou, un agneau aux herbes, une salade de fruits frais.
Théo et Amandine, les yeux brillants d'émotion, racontèrent leur journée à Marius. Ils parlaient du marché de Forcalquier, de la vue de Reillanne, des saveurs du repas, et des couleurs du Colorado Provençal. Marius écoutait, souriant, et disait : "C'est ça, la Provence. Une terre de contrastes, de saveurs, de couleurs. Une terre où le temps s'écoule lentement, au rythme de la nature."
Alors que la nuit enveloppait le Luberon de son manteau étoilé, Théo et Amandine se sentaient comblés, emplis de la beauté et de la simplicité de cette journée. Ils savaient qu'ils emporteraient avec eux ces souvenirs précieux, comme des trésors cachés au fond de leur cœur.